Les recensements
Un recensement est un processus administratif où une population est comptée et des informations sont collectées sur ses membres. Cela se produit généralement tous les 5 (excepté en période guerre) en France depuis 1801 jusqu’à 1946. Les données recueillies peuvent inclure des informations démographiques, économiques et sociales. La majorité des listes nominatives de recensement des communes du Cantal sont numérisées et accessible sur le site des AD15.
Voici les informations que vous êtes susceptibles de retrouver :
- Nom complet : Prénom et nom de famille de chaque membre du foyer.
- Âge : Âge au moment du recensement, souvent indiqué en années ou en mois.
- Date de naissance : Parfois précisée, indiquant le jour, le mois et l'année.
- Lieu de naissance : Ville ou région d'origine de chaque individu.
- Relation au chef de famille : Indique si la personne est "le chef de famille" (qui peut être une femme), un conjoint, un enfant, un parent, etc.
- État civil : Marié, célibataire, veuf, divorcé, etc.
- Profession : Métier ou occupation de chaque membre du foyer.
Grâce au recensement, nous pouvons suivre les déplacements de d'une famille au fil des générations, comprendre les liens familiaux et les relations entre membres du foyer et identifier des tendances sociales et économiques à différentes époques.
Prenons l’exemple de la commune de Saint-Vincent-de-Salers, dont les les listes nominatives de recensement de 1846 à 1946 sont numérisées sur le site des archives départementales du Cantal. Maintenant nous souhaiterions en savoir davantage sur Antoine FAURE (1849-1924), le marchand de toile (voir article sur les marchands de toiles). Allons voir où et avec qui il vivait en 1876 :
Antoine FAURE, qui est en voyage lors du recensement (sûrement en train de vendre des toile), vit avec sa femme, Marie MATHIEU, ses deux enfants, Antoine et Léon, et une domestique, Marie CHAUDIERE. Les parent de Marie MATHIEU, Antoine et Marie MOUSSIER, habitent également dans la même maison, avec leurs deux autres enfants : Antoinette et Antoine. Nous retrouvons pour chaque personne : le titre, l’état-civil, l’âge, la nationalité et le lieu de naissance ainsi que des observations si nécessaire.
En suivant l'ordre de remplissage des informations par le recenseur, on peut suivre sa trajectoire et ainsi, avec un peu de chance en s'aidant du cadastre dit napoléonien, trouver sur quelle parcelle se trouve l'habitation visitée.
JOURNALIER
Le journalier est un métier ancien essentiel dans le secteur agricole, particulièrement dans des régions comme le Cantal. Le journalier effectue divers travaux manuels quotidiens selon les besoins saisonniers des exploitations agricoles. Cela incluait des tâches comme le labour, la plantation, le désherbage, la récolte, la fauche, et le soin aux animaux. En période de forte activité, comme les moissons, les vendanges, ou la fenaison, les fermiers faisaient souvent appel aux journaliers pour renforcer leurs équipes. Leur disponibilité et leur polyvalence permettaient de répondre rapidement aux pics de travail.
Les journaliers étaient généralement payés à la journée, d'où leur nom. Leur salaire variait en fonction de la nature et de la difficulté des travaux effectués, ainsi que de la demande saisonnière. Ils devaient souvent se déplacer d'une ferme à l'autre, ce qui leur demandait une certaine flexibilité et mobilité. Ils pouvaient même migrer selon les saisons, en lien avec les cycles agricoles des différentes régions.
Ce métier était important dans l’agro-système du Cantal car les exploitations agricoles dépendaient énormément de la main-d'œuvre temporaire pour faire face aux périodes de forte activité. Avec la mécanisation et l'industrialisation de l'agriculture, le rôle du journalier a évolué. Les machines ont remplacé beaucoup de travaux manuels, et le besoin en main-d'œuvre journalière a diminué. Toutefois, certains aspects de ce métier subsistent dans des formes modernisées, par exemple grâce aux travailleurs saisonniers ou aux intérimaires agricoles.