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 Piganiol de la Force : prémices aux guides de voyage (XVIIIème)

Jean Aymar Piganiol nait à Aurillac le 23 septembre 1669 , fils de Pierre Piganiol et de Marguerite Parisot. Son père, riche marchand, membre de la bourgeoisie aurillacoise, a su faire fructifier sa fortune par le rachat de rentes et de créances à la petite noblesse locale . Marguerite Parisot descendait, quant à elle, d’une vieille famille qui avait compté plusieurs consuls aurillacois et de nombreux gens de robe, propriétaire depuis 1652 du fief de la Force, situé à proximité du village de Rouffiac, paroisse de Saint-Simon. Les premières années du jeune Jean Aymar restent méconnues, sa mère décède en couche le 4 novembre 1680, faisant de lui l’unique héritier du fief de la Force à l’âge de 11 ans. En 1698, il entre au service de Louis-Alexandre de Bourbon, comte de Toulouse et prince de France, sixième et dernier enfant de Louis XIV et de Mme de Montespan. Il devient gouverneur de son école de pages, fonction qu’il occupera pendant 39 ans. Cette charge et la protection du prince lui permettent de vivre à Versailles, de fréquenter la Cour et d’avoir accès à de nombreux travaux dans tous les domaines du savoir. Il accompagne son protecteur dans de nombreux voyages qu’il mettra à profit dans ses futures publications.....[Lire la suite]

Des comédiens sur la paille (1782)



Il est un moment familier des habitués du Festival international de théâtre de rue d’Aurillac : à la fin de leur spectacle, les acteurs remercient le public pour ses applaudissements et l’invite à concrétiser ses félicitations en déposant pièces et billets dans le chapeau prévu à cet effet. Ils espèrent ainsi obtenir de quoi couvrir leurs frais et repartir vers d’autres horizons pour jouer leur pièce.
Hélas, tous n’ont pas cette chance, quel que soit le lieu ou l’époque. C’est ainsi qu’en 1782, une troupe de comédiens se voit obligée de se dépouiller pour honorer ses dettes.


2019 09 01L’acte de vente que vous avez sous les yeux ne donne malheureusement pas la cause de ces créances, qui sont dues par les directeurs de la troupe, les sieurs Jean-Claude de Montboissier et Baptiste de Tisserin (ou Teysserent, d’après sa signature), à un négociant de Rodez nommé Roux. Alors qu’ils se trouvent à Villefranche-de-Rouergue, Roux exige des deux compères la somme non négligeable de 132 livres. En manque de liquidités, Montboissier et Tisserin se tournent donc vers un personnage important, le procureur du roi au tribunal royal de Villefranche (le présidial), qui accepte de leur fournir cette somme contre la caution suivante : « une montre en or et un cheval agé d’environ cinq ans poil be[y] brun et les tapisseries servants à la décoration du theatre». 

Il va de soi que l’époque n’est pas encore aux décors en carton-pâte. Les tapisseries constituent probablement un fond délimitant la scène, qui se joue en extérieur, et pourront être réutilisées comme tentures pour meubler un intérieur.
Le tribunal royal n’ayant pas fonction de mont-de-piété, il faut comprendre que Me Cardouel, procureur du roi, octroie aux deux directeurs un prêt sur ses propres deniers. Sans doute connaissait-il l’un ou l’autre, car la suite de l’acte nous apprend qu’il ne retiendra aucun intérêt sur cette transaction.
C’est donc sans décor que la troupe se dirige vers Aurillac pour trouver un moyen de rembourser son nouveau créancier. La solution se présente sous la forme d’un acte de vente des biens laissés en caution à Me Cardouel, dont un certain Bertrand Maurel, habitant de la ville d’Aurillac, se porte acquéreur. Passée devant les notaires Geneste et Charmes le 28 janvier 1782, la minute est signée par l’acheteur et les deux vendeurs. On remarquera que Montboissier orne sa signature d’un symbole maçonnique approximatif: cinq points, au lieu de trois, placés entre deux traits horizontaux.
Les dettes sont donc finalement apurées, mais qu’en est-il de la troupe ? Celle-ci est « presentement à Aurillac », sans qu’on nous dise si les comédiens seront en mesure de jouer leur pièce sans les tapisseries. Espérons que leur chapeau se sera toute de même assez rempli pour leur permettre de continuer leur chemin !

(Transcription de l'acte avec l'acte à côté ou sans l'acte à côté.)

Merci à Lucien Gerbeau de nous avoir signalé ce document.

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